Pouvez-vous vous présenter ?
bonjour donc docteur Serge je suis chirurgien maxillo faciale, j’exerce à Paris, j’ai un exercice mixte qui est libéral et hospitalier.
Comment travailler avec un CMF ?
Le protocole orthodontico-chirurgical, c’est la base e pour travailler avec pour une bonne collaboration. il y a toujours une phase de diagnostic qu’on va faire ensemble avec l’orthodontiste avant de lancer le patient dans un plan de traitement. Quand ce diagnostic et le plan de traitement va être précis, le patient va savoir exactement ce qui va lui être proposé en en chirurgie puis en face de finition orthodontique.
La bonne cohésion de l’équipe orthodontique chirurgicale est primordiale pour le plan de traitement et la réussite des buts qu’on s’est donné.
Quels sont les secrets de la collaboration entre un orthodontiste et un CMF ?
Les secrets de la collaboration orthodontique chirurgical. C’est une collaboration qui met du temps à s’installer. Elle s’installe sur les phases principales de diagnostic, puis tout au cours du tout au long du traitement orthodontique chirurgicale. Il faut une bonne communication, il faut des moyens physiques pour se rencontrer réellement. Et bien sûr maintenant, avec le flux numérique, il faut pouvoir échanger les données du patient de manière simple et efficace.
Quelles sont les étapes de la collaboration en orthodontie chirurgicale ?
Alors les étapes de la collaboration orthodontique chirurgical, c’est d’abord une étape primordiale. Le diagnostic. Le diagnostic, il est orthodontique, mais il est aussi chirurgical. C’est pour ça que finalement le patient, avant de commencer son traitement, il faut qu’il voit l’orthodontiste et le chirurgien.
Dans un monde idéal, on organise une consultation pluridisciplinaire, c’est à dire qu’on voit le patient en commun avec l’orthodontiste et le chirurgien. Ça permet de se concerter sur le plan de traitement, le patient, il voit qu’il y a une équipe solide qui a un plan de traitement bien défini ce qui le met en confiance car il a toutes les informations pour le déroulé du plan de traitement.
Donc après les différentes étapes,
1) il va y avoir une phase de préparation orthodontique à la chirurgie qui réalise une étape de décompensation qui dure en général six mois, un an,
2) Puis une phase de planification. Cette phase de planification, elle est primordial. Ça se passe un mois avant la chirurgie. Elle est concertée avec le patient et l’orthodontiste. C’est là que finalement, le chirurgien va définir précisément tous les mouvements qui va imposer au maxillaire et la mandibule au menton. Les objectifs sont triples. Améliorer l’esthétique, retrouver une bonne occlusion dentaire pour la mastication et améliorer les fonctions comme la déglutition et la ventilation. Cette planification Actuellement, elle peut se faire de deux manières. Une manière qui édite analogique, qui est le gold standard et une manière foule numérique et donc maintenant qui est beaucoup plus précis grâce au scanner, aux empreintes numériques des dents et à la simulation de la chirurgie sur l’ordinateur. Une fois qu’on a fait ce plan de traitement sur l’ordinateur, on va pouvoir le transférer au bloc opératoire avec une très grande précision grâce à l’impression 3D.
3) Une fois qu’on a fait la planification chirurgicale en concert avec le travail de et aussi la demande du patient, on va au bloc opératoire. Le bloc opératoire, ça peut être une crainte pour le patient. La chirurgie, elle, peut durer de une heure à trois heures et en général, on reste une à deux nuits en clinique.
4) Il y a une phase de convalescence qui peut être de deux à trois semaines, avec un arrêt de travail de trois semaines. Souvent les patients demandent « Docteur. Est ce que ça va faire mal? Vraiment? » Il n’y a aucun patient en post-opératoire qui va se plaindre de douleurs. Mais il y a une gêne, une gêne, notamment parce qu’on a un gonflement qui peut être assez conséquent du visage pendant une période de cinq jours.
Quels sont les principaux inconvénients d’une telle intervention pour le patient ?
Les inconvénients principal de cette chirurgie, c’est des consignes, surtout alimentaire. Comme nous déplaçons des mâchoires et donc les fragilisont, il faut manger une alimentation molle pendant un mois. Ça, c’est une contrainte principale. A la fin de cette phase de convalescence qui a duré de deux à trois semaines, on peut reprendre son travail, mastiquer, parler, faire tout ce qu’on veut.
Pendant la phase post-opératoire et durant sa convalescence, le patient a plusieurs rendez-vous avec le chirurgien maxillo-facial.
1. Un rendez-vous qui va être à dix jours avec le chirurgien
2. Un rendez-vous trois semaines, un mois après la chirurgie avec l’orthodontiste qui va commencer, le travail orthodontique postopératoire, c’est à dire qu’il va placer des élastiques pour entamer la finition, c’est à dire permettre d’obtenir un meilleur contact. Cette phase de finition, elle peut s’étendre de deux à six mois post-opératoires et à la fin de cette phase de finition, le patient a complètement terminé son traitement et peut retirer son appareil dentaire.
Dans cette phase de convalescence et cette phase plus longue post-opératoire, il peut y avoir d’autres aides et d’autres praticiens qui rentre dans le protocole orthodontique chirurgicale qui sont
● l’orthophoniste pour la rééducation de la langue.
● le kinésithérapeute pour la récupération, pour les massages, pour lles oedèmes, mais aussi pour la récupération de l’amplitude des fonctions articulaires éducatrice
● et éventuellement un psychologue, le psychologue. Il peut être vu avant l’opération, après l’opération psychologue. C’est quand même quelque chose d’assez important parce que finalement, si le patient a un soutien psychologique via son entourage, son conjoint ou sa conjointe, il sera a priori bien soutenu. En revanche, une personne qui peut être un peu seule, qui n’ont que le chirurgien ou l’orthodontiste va aborder avec eux des éléments finalement techniques. Même si l’on connaît le patient très bien parce qu’on les voit plusieurs fois, ils vont s’ouvrir que sur des choses techniques. Le psychologue, ça peut toujours aider pour parler, faire le point et avoir un soutien.
Quelle est la place de l’impression 3D dans la chirurgie de demain ?
Durant mon parcours, j’ai eu la chance de voir le début de l’impression 3D à l’hôpital et au bloc opératoire. Et j’ai aussi fait une année de recherche à travers l’obtention d’un diplôme d’ingénieur en biomécanique qui m’a permis d’appréhender encore mieux ce domaine-là. L’impression 3D va servir dans plusieurs domaines.
Avant l’impression à proprement parlé, il va y avoir le numérique est spécifiquement les outils de diagnostic qui vont être beaucoup plus précis comme
● le scanner qui permet de visualiser le visage en 3D,
● la photo 3D et même parfois
● la cinématique, c’est à dire le mouvement mandibulaire.
Dans le cabinet d’orthodontie, il y a aussi tout un flux numérique qui va être fait sur l’appareil dentaire numérique et l’empreinte optique dedans.
En mixant ces flux, on permet d’avoir un diagnostic très précis nous permettant d’élaborer un plan de traitement qui va être intégré au bloc opératoire. Pour le transférer au bloc opératoire, on va imprimer des guides de coupe des plaques sur mesure. En fait, ce sont des dispositifs qui vont nous permettre d’opérer exactement le patient comme on l’a planifié en avion sur l’ordinateur.
La chirurgie automatique, ça a toujours été ça. C’est une chirurgie qui n’est pas faite en urgence et qui est planifié longuement à l’avance avec l’orthodontiste, avec le patient et bien sûr le chirurgien. Et donc maintenant, ces nouveaux moyens techniques nous permettent d’avoir une très grande précision dans la décision de ces traitements.
Pourquoi les patients viennent vous voir ?
La chirurgie orthognathique, c’est une partie spécifique de l’activité d’un chirurgien maxillo-faciale. Elle se concentre sur la chirurgie des mâchoires, donc le maxillaire, la mâchoire du haut, la mandibule, la mâchoire du bas et le menton. Dans quel cas on fait ce type de chirurgie?
On fait ce type de chirurgie dans le cas d’un problème de croissance du visage :
1. prognathisme, c’est à dire mâchoire en avant,
2. mâchoire en arrière ou
3. le problème de positionnement du menton.
Cette chirurgie est souvent effectuée en collaboration avec un orthodontiste parce que qui dit décalage des mâchoires dit décalage des dents et donc une première étape où il faut remettre les dents en place avant de pouvoir opérer ces mâchoires pour les remettre dans la bonne position.
Donc finalement les patients qui viennent consulter un chirurgien dans le but de faire une chirurgie automatique le font principalement pour trois motifs,
1. Un décalage des mâchoires, donc esthétiquement, on constate qu’il se passe quelque chose,
2. Un problème de ventilation des apnées, du sommeil. Quand on a les mâchoires très en arrière, on a des problèmes de respiration, notamment nocturnes.
3. Et un troisième problème que les problèmes de mastication, tout simplement. Les mâchoires ne sont pas en face et donc on a des problèmes pour s’alimenter. Par exemple en cas d’absence de contact dentaire.
Quels problèmes la CMF résout-elle ?
L’aspect esthétique du visage. En fait, c’est le squelette du massif facial qui va faire la forme du visage. On peut avoir :
1. des anomalies de face tel qu’un visage asymétrique et aussi
2. des anomalies de profils qui sont les plus fréquemment remarquées. Un menton fuyant, un menton trop en avant ou une mâchoire trop en avant ou une mâchoire du haut trop en retrait.
3. Il existe d’autres formes du visage, caractéristiques qui sont
a. les visages courts et carrés ou
b. les visages trop long avec ce qu’on appelle une incompétence labiale, c’est à dire l’impossibilité de fermer les lèvres.
Comment voyez vous l’évolution de votre métier ?
L’évolution de la chirurgie automatique, c’est aussi l’évolution d’une collaboration entre le et le chirurgien. Cette évolution est déjà en marche. Elle est de plus en plus tournée vers le numérique.
D’un point de vue chirurgicales, on va avoir des techniques plus précise grâce à l’impression 3D.
Et on s’oriente aussi vers une chirurgie dite minimale invasive, c’est à dire on essaie d’avoir le moins de suites possibles en faisant des chirurgies plus courte grâce à ce dispositif et avec des phases de convalescence plus courte, des phases d’hospitalisation plus courte. D’un côté de l’orthodontie, c’est pareil. On a une exigence qui va être augmenté grâce aux nouvelles technologies et un temps de traitement orthodontique diminuer.
Comment avez vous connu l’ESO ?
Je suis installé à Paris et je travaille à côté du docteur Jean-Jacques Aknin. Donc on a une collaboration orthodontico-chirurgicale et c’est lui qui m’a invité à ce congrès pour parler de ma pratique. Et j’ai été ravi parce que j’ai pu constater une bonne qualité de présentation. J’ai appris des choses, j’ai fait beaucoup d’échanges.